Nouvelle percée contre le Sida
Un quart de siècle après avoir isolé le virus responsable du Sida, les chercheurs ont enfin découvert comment certains individus infectés parviennent à échapper à tout symptôme. Une équipe nord-américaine a en effet identifié une protéine impliquée dans la protection des cellules immunitaires contre les maladies virales. Leurs travaux viennent d’être publiés dans la revue Nature Medecine.
«Notre groupe a découvert l’importance vitale de la protéine clé FOX03a pour la survie des cellules de la mémoire centrale [du système immunitaire], endommagées chez les sujets séropositifs même lorsqu’ils suivent un traitement», explique Rafick-Pierre Sékaly, directeur de l’Unité de recherche en immunologie humaine, un laboratoire de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) implanté à Montréal (Canada).
Corps d’élite contre VIH
L’infection du VIH entraîne habituellement une dégénérescence graduelle des lymphocytes T CD4+, qui constituent la mémoire centrale du système immunitaire et jouent un rôle important dans la protection permanente contre les virus. Toutefois, on s’est aperçu que certains sujets séropositifs, appelés par les chercheurs «contrôleurs élites», ne présentent jamais aucun symptôme d’immunodéficience, même en l’absence de traitement.
Afin de comprendre ce qui protège ces individus des effets du Sida, le docteur Sékaly et son équipe ont étudié in vitro les lymphocytes prélevés sur trois groupes de sujets: séronégatifs (non infectés), séropositifs dont l’infection était contrôlée avec succès grâce à une trithérapie et séropositif contrôleurs élites. Ils ont ainsi constaté que la survie des cellules immunitaires des contrôleurs élites découle de l’inactivation de la protéine FOX03a, qui est produite naturellement par les sujets séronégatifs et séropositifs «normaux».
Sékaly estime que la découverte de son équipe est très prometteuse pour le traitement du VIH mais aussi d’autres maladies immunologiques. «La découverte de la protéine FOX03a permettra aux scientifiques d’élaborer des thérapies adaptées à d’autres maladies virales qui affaiblissent le système immunitaire, telles que le cancer, l’arthrite rhumatoïde, l’hépatite C, de même que les rejets observés dans la transplantation d’organe ou la greffe de la moelle osseuse», assure le chercheur.
Yaroslav Pigenet
20Minutes.fr, éditions du 03/03/2008 - 13h24
dernière mise à jour : 03/03/2008 - 18h03
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