jeudi 31 janvier 2008

article du figaro


  • 80 % des établissements de santé contrôlés ont de bonnes performances. Mais il reste des points noirs.

    La lutte contre les maladies nosocomiales s'est améliorée, selon le classement publié mercredi par le ministère de la Santé et réalisé sur la quasi-totalité des 2 800 établissements de soins de notre pays. Cependant, «ces résultats sont encore perfectibles», a estimé mercredi Roselyne Bachelot, le ministre de la Santé, en commentant ces chiffres. Ce classement a été rendu public mercredi soir sur le site Internet du ministère. Les établissements sont tenus de communiquer leur notation en interne et aux représentants des usagers. Public, ce classement permet des comparaisons.

    Rançon du progrès médical, les maladies infectieuses contractées à l'hôpital ont augmenté avec la multiplication des actes «invasifs» : sondes urinaires ou trachéales, pose de cathéters, etc. Avec 4,97 % de patients touchés par une infection nosocomiale, ces résultats sont parmi les meilleurs en Europe où les pourcentages se situent entre 4,9 et 8,5 %.

    Le panel des établissements contrôlés est très large : il va des centres hospitaliers universitaires aux hôpitaux locaux, en passant par les cliniques privées, les centres de dialyse ou les centres de lutte contre le cancer. Près de 80 % de ces établissements ont de bonnes voire de très bonnes notes. Ils sont classés A ou B (sur un tableau qui va de A à F) selon «l'indice ICALIN» (indicateur composite d'activités de lutte contre les infections nosocomiales). Un sigle un brin abscons qui reflète le niveau d'engagement de l'établissement de santé dans sa lutte contre ces infections (1). Seuls 1 % figurent en bas de tableau.

    Concernant la surveillance des infections après une intervention chirurgicale, la situation s'est améliorée : 72 % des établissements l'ont mise en place. «Mais les résultats sont encore en deçà de l'objectif de 75 % fixé par le plan 2005-2008», a déclaré la ministre, ajoutant qu'«elle va pénaliser ceux qui ne l'effectuent pas».

    «Chacun l'a bien compris, le présupposé essentiel de la confiance qu'il convient de préserver, c'est la sécurité», a insisté Roselyne Bachelot. À cet égard, les infections nosocomiales ostéo-articulaires complexes, qui recouvrent des infections sur prothèse ou sur matériel d'ostéosynthèse et les infections post-traumatiques, suscitent une inquiétude particulière en raison des séquelles induites. 2 000 à 2 500 cas sont relevés chaque année. La moitié d'entre eux sont obligés d'arrêter définitivement leur activité professionnelle à la suite d'une infection profonde. L'autre moitié est obligée de s'arrêter de travailler deux ans en moyenne. Pour garantir une expertise et une prise en charge de qualité de ces infections ostéo-articulaires, dix centres vont être créés et répartis sur le territoire. Pour un budget total d'1,5 million d'euros.

    Journée de sensibilisation

    Pour la première fois, un nouvel indicateur rend compte de l'implication des établissements en matière de bon usage des antibiotiques. Ce point est particulièrement importa nt. Car la lutte contre ces infections doit tendre à ce que les bactéries responsables ne soient pas multirésistantes aux antibiotiques (comme par exemple certains staphylocoques dorés).

    Enfin, Mme Bachelot insiste tout particulièrement sur l'hygiène des mains, qui doit constituer une règle d'or de la pratique soignante en milieu hospitalier. Mais, pour l'instant, l'utilisation de solutions hydro-alcooliques, destinées à améliorer l'hygiène des mains, est encore trop peu répandue. Seuls 12 % des établissements sont classés A ou B sur ce critère. Une journée de sensibilisation à ce propos aura lieu le 23 mai prochain.

    (1) www.icalin.sante.gouv.fr et au 0820 03 33 33, pour répondre aux demandes d'information des usagers.

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