mercredi 2 avril 2008

De la mort. et de l'inconscient



Nous abordons en ce moment des cours autour de "la mort".
La mort à travers les âges, les civilisations, les religions, fondu enchainé pour vous ramener dans le couloir du service, la chambre, le lit où nous aurons à nous tenir face à cet être glissant dans un autre temps.
Maintenant que je connais un peu mieux les "formatrices", mon écoute tamise entre le flot des données générales et la part singulière qui va être offerte. Ce n'est pas forcément de l'anecdotique, "du vécu" comme l'on dit. C'est toujours un peu comme dans une thérapie, : une dimension que l'on devinait et que vous entendez, verbalisée : soudain dévoilée.
Je pensais à une femme de l'âge de ma mère qui venait de s'éteindre dans un service. Croisée dans son quotidien golgotha, promise aux cinq stations. Je pensais à son entourage si présent dans ce long moment. Elle avait un cancer du pancréas et je surveillais la couleur de sa peau lors de chaque toilette tandis que nous échangions des souvenirs italiens, elle, d'ÉMILIE, moi, du Pièmont. Je pensais à ce qu'avaient été les derniers moments de mon père et je voyais cette femme, presque sereine et informée de son état et j'essayais d'effacer l'expérience antérieure pour être dans ce temps, présent. La voix off de la formatrice me tira de ce souvenir, je ne retins pas la phrase entiére mais l'idée s'ancra dans mon esprit : "ne pas projeter le film avant qu'il ne se déroule, chaque synopsis est différent". L'éclairage irradia l'ultime flash back.
Au soir tandis que des collègues s'affairaient à la toilette mortuaire, je proposais à ses proches un café dans la cuisine du service. Ils acceptérent, ainsi commença leur veillée funébre.
Ce soir, en relisant mes notes, je me suis mis à feuilleter un petit essai de Carl Gustav Jung : "Essai d'exploration de l'inconscient". Quand il s'agit de la mort, la dimension irrationnelle n'est jamais très loin. Notre besoin de rationnaliser nous fait souvent des pieds de nez et l'inconscient dans tout cela?

3 commentaires:

  1. Ce n'est pas la mort le problème, mais le présent et son acceptation narcissique. Le néant ne renvoie aucune image, et au delà du rideau quelle est la mienne?
    Il est urgent de vivre "sans entrave", mais quel boulot....
    Baci
    Michel

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  2. la mort n'est effectivement pas un pb puisque la solution n'est pas de notre ressort d'être vivant, elle demeure le point de fascination vertébral!

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  3. "la solution n'est pas de notre ressort d'être vivant" je crois que oui justement, c'est un choix dont les motivations sont loin d'être évidente, mais cela reste un choix. D'où la référence au narcissisme. Je ne suis pas du tout fasciné par la mort, je ne fais pas le fier, je la redoute, donc urgence de vivre "sans entrave" (peut être!)
    Michel

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