lundi 3 décembre 2007

CORDOBA-CANNES ENTRE DEUX HÉMISPHÉRES

Le 1 nov. 07 à 01:40, ana lobe a écrit :
Il est 21h27 et cordoba est sous la pluie. Les vieilles estancias jesuites pleurent des larmes de monoxide de carbone et les chevaux des cartonniers s'ébrouent sous les arbres de la place san martin. Je replonge dans nick cave et tom waits en souvenir du temps qui passe. Je survole les blogs divers et varies sur lequel on me prie souvent d'aller faire un tour. Pour le meilleur et pour le pire. Une bonne vieille saudade me prends de boire un thé avec toi en fumant une virginia slim et de littératurer en regardant s'égoutter les bambous. Besoin d'émotion intellectuelle. Assez de médiocrité bobo. Je deviens intransigeante avec le temps, despotique et orgueilleuse. Il est l'heure d'aller regarder la lune. Ici, le croissant est à l'envers, à l'horizontale, comme un berceau. Courage avec ta nouvelle vie, après tout, peut être que ce n'est pas toi qui aide l'autre, c'est peut être le contraire.

la fille sous la pluie qui fredonne tom waits



CANNES : jm before midnight 2/12
Ce que j'aime en toi & cette si précoce lucidité que les épreuves t'ont tissée.
Depuis longtemps, la vie m'a démontré combien les enfants immergés dans des moments "extrêmes" acquièrent un savoir proche de la médiumnité.
Il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour comprendre combien ce job d'aide soignant était pour moi, une manière d'apprendre à mourir : c'est à dire à vivre. Car la confrontation à la souffrance & à la fin de vie te fait avant tout percevoir cette "chance" d'être vivant, avec suffisamment d'émotions pour définir des exigences sur les relations que tu choisis, des exigences sur ce que tu veux t'épargner.
En un mot, ce que chaque jour m'apprend & me fait goutter est de l'ordre de l'intensité.
Nous demeurons des mystères pour autrui & pour nous-même. Ce que nous donnons & ce que nous recevons demeurent imprécis, seule certitude : cette intensité.
Cette idée que "l'autre" dans sa souffrance t'aide, ne devient vrai que si tu as la disponibilité à recevoir, à accueillir "ce qui se passe" quand les masques se défont & que le langage gagne en sobriété dans la seule "économie du regard".
Tout cela n'est pas de l'ordre d'une grande découverte, certains pourraient dire que dans la relation "amoureuse" nous retrouvons cet état. Ce qui est précieux est de se rendre compte que cette dimension n'est pas si rare que cela. Que notre humanité dans les moments de dénuement nous permet de mesurer combien dans nos différences nous sommes aussi semblables. C'est à ces moments là que mes vieilles utopies de jeunesse, ces idées devenues insensées ne me semblent pas si désuètes!
baci
où que tu sois

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